7 Déc 2017 | 0 commentaires

La flore

Une autre percée majeure est la découverte que les personnes en surpoids ont une flore digestive anormale et que perturber la flore contribue au surpoids.

La diversité de la flore chez les personnes en surpoids est globalement réduite.

Des espèces, productrices de butyrate, dont l’activité est puissamment anti-inflammatoire, comme faecalibacterium prausnitizii et akkermansia muciniphila – ce qui veut dire que cette dernière se nourrit de mucus – manquent.

Inversement, les populations qui ont une flore à diversité réduite (23% de la population) ont une incidence de surpoids nettement plus élevée.

Les bactéries de la famille firmicutes (une famille favorisée par une alimentation riche en protéines animales) sont en nombre très élevé chez les obèses, environ 100 fois plus que celles de la famille bactéroidetes.

Plusieurs mécanismes ont donc été identifiés.

Une flore déséquilibrée est pro-inflammatoire.

Certaines bactéries favorisent la captation de graisses par le tissu adipeux.

D’autres bactéries qui manquent en cas de surpoids, auraient du sécréter des molécules protectrices comme le butyrate ou le propionate qui réduit l’appétit et ralentit la vidange gastrique. Lorsque la vidange gastrique est ralentie les sucres passent moins vite dans le sang et l’insuline s’élève moins. Or, nous l’avons vu, l’insuline stimule le stockage des graisses dans le tissu adipeux.

Mais aussi, une flore déséquilibrée a des impacts cérébraux (« le ventre deuxième cerveau ») sur la vulnérabilité au stress, sur le contrôle pulsionnel et sur l’humeur, ce qui favorise des comportements compensatoires contribuant au surpoids.

Pour en savoir plus sur microbiote et surpoids :

www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/article-obesite-la-flore-intestinale-mise-en-cause-33657.php

http://telequebec.tv/documentaire/les-microbes-un-allie-contre-l-obesite

F Tsai et al, The microbiome and obesity : is obesity linked to our gut flora? Current Gastroenterology Reports, 2009, 11 (4) : 307-313

Turnbaugh PJ et al, An obesity-associated gut microbiome with increased capacity for energy harvest, Nature, 2006, 444 (7122) : 1027-31

Santacruz A et al, Gut microbiota composition is associated with body weight, weight gain and biochemical parameters in pregnant women, Br J Nutr, 2010, 104 (1) : 83-92

Obésogènes

Troisième percée très importante : suite à l’hypothèse émise en 2002 par la chercheuse Paula Baillie-Hamilton, une avalanche d’études – près de 250 – confirment à ce jour massivement que l’exposition à des polluants, en particulier perturbateurs endocriniens – sont des facteurs majeurs et de surpoids et de diabète, officiellement entrés dans la liste des 10 premiers facteurs de l’explosion épidémique qui affecte nos sociétés.

Ils sont de ce fait qualifiés d’« obésogènes ».

Chez 2016 personnes, celles qui ont les taux sanguins les plus élevés de 6 perturbateurs endocriniens ont un risque de diabète multiplié par 37,7.

 

D’où viennent ces perturbateurs endocriniens ?

Des emballages plastiques alimentaires, surtout ceux dans lesquels se trouvent des produits gras : huiles, sauces, margarines, plats préparés ; des barquettes plastiques réchauffées au four à micro-ondes ; des poissons gras ; des viandes ; des produits laitiers surtout non bio ; des détergents, produits ménagers, désodorisants ; de la pollution aérienne extérieure et intérieure où ils sont concentrés dans les poussières; de médicaments et cosmétiques et de leurs excipients comme  parabènes, toluène, xylène…

Quand commence l’exposition ?

Dès la vie in utero où ils passent de la mère exposée chez l’enfant, puis via le lait maternel, puis via l’alimentation et l’environnement de l’enfant.

Pour en savoir plus sur les perturbateurs endocriniens obésogènes :

www.chemtrust.org.uk/wp-content/uploads/CHEM-Trust-Obesity-Diabetes-Full-Report.pdf

F Grun et al, Environmental obesogens : organotins and endocrine disruption via nuclear receptor signaling, Endocrinology, 2006,147 (6 – Suppl):-50,

P Rantakokko et al, Dietary intake of organotin compounds in Finland : a market-basket study, Food Addit. Contam, 2006, 23 (8) : 749-756,

H Wu et al, Persistent organic pollutants and type 2 diabetes :  a prospective analysis in the nurses’ health study and meta-analysis, Environ Health Perspect, 2013 121(2):153 – 161.

WJ Crinnion, The role of persistent organic pollutants in the worldwide epidemic of type 2 diabetes mellitus and the possible connection to Farmed Atlantic Salmon (Salmo salar), Altern Med Re,. 2011,16 (4) : 301 – 313.

DK Lee et al, Polychlorinated Biphenyls and Organochlorine Pesticides in Plasma Predict Development of Type 2 Diabetes in the Elderly, Diabetes Care, 2011, 34 (8) :1778-1784.

J Ruzzin, Public health concern behind the exposure to persistent organic pollutants and the risk of metabolic diseases, BMC Public Health, 2012, 12 : 298.

J Ruzzin et al,  Reconsidering metabolic diseases : the impacts of persistent organic pollutants, Atherosclerosis, 2012, 224 (1) : 1 – 3

DH Lee, A strong dose-response relation between serum concentrations of persistent organic pollutants and diabetes : Results from the National Health and Nutrition Examination Survey 1999-2002, Diabetes Care, 2006, 29 (11) :1638 –1644.

 

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

ngo+gai

Émincé de saint Jacques aux perles de grenat

RECETTE PRECIEUSE QUI PREND SOIN DE TOUTES NOS CELLULES Difficulté: 1 Temps de préparation: 20 min Temps de cuisson: Aucune Nombre de personnes: 4...
perturbateursendocrinienseffetscorps

RAPPORT DE L’ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE SUR LES PERTURBATEURS ENDOCRINIENS

"Certains perturbateurs endocriniens sont naturels alors que d’autres, présents dans les pesticides, les appareils électroniques, les produits...
Hypertension schéma

CHOLESTEROL LE GRAND BLUFF 9 : L’HYPERTENSION

Pour réduire le risque d’hypertension ou la co-traiter Les orientations alimentaires et les compléments déjà mentionnés contre le surpoids, le...
CORETE

Mloukhia plat typiquement Tunisien

Plat revisité pour un maximum de bienfaits Difficulté: 1 Temps de préparation: 15 min Temps de cuisson: 7h Nombre de personnes: 4 personnes...
MAL_ETRE-JEUNES

SURPOIDS : LES FACTEURS STRESS ET PULSIONS

Le stress, moteur de la prise de poids Le stress est une situation où l’on se sent – que ce soit objectivement ou subjectivement – menacé dans ses...
VIANDES GRILLES PHOTO

Faut il arrêter de manger de la viande ?

Le débat explose de tous les côtés ces jours ci. Hier l'OMS annonce qu'elle déclare la viande rouge carcinogène probable. Ce soir dans l'émission...

Donner son sang serait utile aux hommes

Les etudiants s'estiment mal informes quant au don du sang. Il est dommage que l'on ne fasse pas savoir aux hommes en particulier qu'il leur serait...
fruits vitamine C

Vitamine C : « pipi de chat » ou réels effets ?

Pour répondre à cette question regardons ce que disent les études. Une méta-analyse incluant 374 488 participants trouve qu’un apport élevé en...
IENPA BANDEAU

Cycle de formation en Nutrithérapie Approfondie

J'ai enseigné une formation en  Nutrithérapie Pratique depuis 1989 en France et dans une vingtaine de pays. J'ai décidé d'arrêter cette...
personne affaiblie chimio maison-du-cancer

Soutien d’une personne sous chimiothérapie, très affaiblie

Suite à la question de Nadia La priorité est : - des nourritures faciles à consommer : semoules/flocons de céréales, bouillies, purées.... - acides...

Archives

A PROPOS DE JEAN PAUL CURTAY

Le Dr Jean-Paul CURTAY, de renommée internationale, est un des pionniers de la nutrithérapie. Il a créé en France la première consultation dans cette discipline médicale nouvelle.