4 Nov 2015

Le Nouvel Observateur a réalisé une enquête auprès de 63 enfants de moins de 12 ans et fait dosé pesticides et perturbateurs endocriniens dans leur cheveux via une technique nouvelle.

Le résultat est effarant : 20,2 perturbateurs endocriniens en moyenne, dont des molécules interdites epuis longtemps et un toxique faisant patrtie de l’agent orange , défoliant utilisé par l’armée américaine au Vietnam (aimablement, mais pas gracieusement fourni par Monsanto) où il a engendré plus d’un million d’enfants malformés.

Le dossier de 10 pages, décrit l’étude, les réactions des parents, ce que provoquent les perturbateurs et comment réduire l’exposition.

Je vous conseille très vivement de vous précipiter sur ce numéro exceptionnel qui est dans les kiosques pendant une semaine, car on ne peut pas se protéger, soi et ses proches, si l’on n’est pas informé.

Ci dessous un rappel.

Qu’est-ce donc qu’un perturbateur endocrinien ?

C’est une molécule chimique, aussi appelée xéno-hormone, qui peut modifier

– la production, la diffusion ou l’élimination des hormones naturelles

– et/ou son action en agissant à leur place

* soit de manière positive (effet agoniste),              

* soit de manière négative (antagoniste) sur leurs récepteurs.

Cela en fait par exemple des oestrogènes-like capables de mimer les effets des oestrogènes.

C’est ce qui explique qu’ils peuvent modifier l’identité sexuelle d’un bébé in utero, entraîner des malformations génitales, des perturbations psycho-comportementales, de l’infertilité et des cancers hormono-dépendants….

Tableau de quelques perturbateurs endocriniens

HYDROCARBURES AROMATIQUES POLYCYCLIQUES (PAH) (fumées de cigarette, vapeurs de diesel, barbecue)
PHTALATES (plastiques souples, bouteilles huile,  PVC…)
BISPHENOL A (emballages alimentaires, barquettes margarines, revêtements conserves,  tickets de caisse…)
HALOGENOPHÉNOLS (désinfectants)
PCB (rivières, poissons)

*   DDT (pesticide interdit mais rémanent dans environnement et retrouvé dans les viandes), atrazine, éthylène thiourée, heptachlor, lindane, chlrodane, malathion .

ALKYLPHENOLS (détergents, plastiques, pesticides)
PARABEN (cosmétiques, médicaments…)
4MBC (crèmes et huiles solaires)
PBDE (polybrominated diphenyl ethers – retardateurs de flammes trouvés dans moquettes, mousse coussins, textiles, literie, voitures, télévisions…)

Perturbateurs endocriniens probables :

benzène
xylène
styrène
éthers de glycol
métaux lourds comme le plomb et le mercure

Santé : alors, quelles conséquences ?

Des centaines de perturbateurs endocriniens en envahi l’air, l’eau, les aliments, les logements, les transports, les lieux de travail, les cosmétiques… et même les jouets…et de là les animaux, les hommes, les femmes, les femmes enceintes, les fœtus, les bébés, les enfants…

Mais qu’est-ce que cela change dans nos vies ?

Femmes enceintes, fœtus, enfants

L’exposition aux perturbateurs endocriniens est un facteur de

fausses couches
pathologies du déroulement de la grossesse
malformations, surtout génitales et de troubles de la différenciation sexuelle
vulnérabilité aux infections
risques augmentés d’allergies et d’intolérances alimentaires
augmentation de risques de surpoids et de diabète
retards de développement du fœtus, y compris cérébral
baisse de QI
augmentation des risques d’hyperactivité et d’autisme.

L’exposition aux parabènes (trouvés encore dans de nombreux cosmétiques et même médicaments) est un facteur de retard de développement fœtal, les éthers de glycol présents dans le solvants de nombreux produits ménagers, les peintures, etc… augmentent les risques de fausses couches, de malformations, surtout génitales et d’infertilité par la suite.

Le 4MBC est un œstrogène-like présent dans les crèmes et huiles solaires non bio qui entraîne chez l’animal des malformations génitales. Il est fortement incriminé dans les troubles de la différenciation sexuelle chez les poissons et autres habitants des récifs et côtes touristiques où se baignent des touristes qui pensent se protéger avec ces produits.

Une exposition aux PCB et à plusieurs pesticides est associée à une baisse de la fertilité, des retards de croissance et des malformations.

Dans une étude brésilienne 92 % des garçons présentant une malformation génitale avaient subi une exposition aux pesticides durant la période fœtale.

Une étude britannique menée auprès de 447 petites filles britanniques et leurs mères a montré qu’une exposition in utero aux composants perfluorés pouvait entraîner la naissance de nouveau-nés plus petits que la normale, susceptibles par la suite de souffrir d’obésité.

Elle ne fait que confirmer d’autres études, comme celle qui, publiée en février 2012 avait déjà montré que l’exposition in utero à l’acide perfluorooctanoïque (PFOA) favorisait le surpoids à l’âge de 20 ans chez les femmes.

 Par ailleurs de nouvelles études amènent à découvrir des effets perturbateurs endocriniens de certains médicaments comme le paracétamol, le plus consommé de tous les médicaments en France, qui augmente les risques de malformations chez la femme enceinte, et de métaux lourds comme le plomb : ce neurotoxique se montre aussi reprotoxique en étant facteur de perturbation de la spermatogénèse et le mercure.

Or poissons et crustacés sont de plus sources et de perturbateurs endocriniens de synthèse et de métaux lourds.

Dans la réserve amérindienne d’Aamjiwnaang, au cœur de la « chemical valley » du Canada, on soupçonne des produits tels le mercure, les dioxines ou les PCB d’être à l’origine de la modification du sex-ratio constaté : une étude conduite par l’université d’Ottawa, a montré que le ratio à la naissance est passé de un garçon pour une fille en 1984 à un garçon pour deux filles en 1999.

En outre, le taux de fausses couches est de 39 % contre 25 % habituellement et 23 % des enfants de moins de 16 ans souffrent de TDAH (déficit d’attention-hyperactivité), au lieu de 4 % habituellement.

La fréquence ces intolérances alimentaires augmente  chaque année en France de 20%.

La fréquence de l’hyperactivité, un trouble associé à une hypersensibilité au stress, une dysfonction du contrôle pulsionnel et pouvant mener à un déficit d’attention a elle aussi connu une croissance exponentielle.

Au Royaume Uni, 0,5/1000 enfants étaient diagnostiqués au début des années 80, et plus de 3/1000 étaient traités à la fin des années 90. Aux Etats Unis, on a assisté à la même évolution avec des taux plus élevés (12/1000 il y a 35 ans et environ 35/1000 fin des années 90). En France le TDAH touche maintenant entre 5 à 10% des enfants.

La fréquence des troubles du spectre autistique explosé : de 400 à 2900% dans les pays industrialisés.

Certains auteurs expliquent cette augmentation par de meilleures procédures diagnostiques.

D’autres ont démontré qu’il est impossible que ce seul facteur explique une telle explosion.

Pour les troubles de l’attention-l’hyperactivité (TDAH), la fréquence est de 3 à 10 fois plus importante chez les garçons que chez les filles, pour l’autisme de 4 à 5 fois.

De nombreuses études ont montré une corrélation forte entre une pollution aérienne élevée et le risque d’autisme, par exemple lorsque les femmes enceintes ont habité à 300 m ou moins d’une autoroute, le risque est doublé.

D’autres ont pu corréler l’exposition aux pesticides et aux additifs alimentaires avec ce risque.

Ces pathologies font partie d’une liste de maladies dont l’incidence a considérablement augmenté ces dernières décennies, comme aussi les pathologies inflammatoires digestives comme la maladie de Crohn, le surpoids et le diabète, la plupart des cancers, ce qui pointe du doigt des facteurs environnementaux.

Les perturbateurs endocriniens altèrent la perméabilité digestive et sont pro-inflammatoires, ce qui est commun à toutes ces pathologies.

Ils ne peuvent être qu’un co-facteur, toute maladie étant multi-factorielle, mais un co-facteur qui pèse selon les études de plus en plus lourd.

Ainsi les perturbateurs endocriniens sont maintenant classés dans les 10 premiers facteurs de surpoids et de diabète.

Le chlorpyrifos, pesticide le plus utilisé contre les cafards réduit le volume du cortex cérébral et entraîne des troubles de l’attention, du langage, des relations sociales et du contrôle pulsionnel.

Le lindane un pesticide qui a été utilisé massivement pendant plus d’un demi-siècle, non seulement dans l’agriculture, pour traiter les semences, les cultures, les arbres, les sols et le bétail, mais dans l’industrie, et, encore mieux, dans le traitement de la gale, des tiques et des poux (en particulier avec des poudres et des shampoings avec lesquels on enduisait même les nourrissons !), s’avère

un neurotoxique
un hépatotoxique (foie)
un néphrotoxique (rein)
un décompensateur d’épilepsies
un perturbateur endocrinien
un promoteur de cancers.

Malgré son interdiction progressive en Europe entre 2004 et fin 2007, il est toujours présent puisqu’en 2009 on en trouve dans le placenta de 28% des femmes qui accouchent aux Canaries. Il n’est totalement interdit que dans 27 pays, dont la France. 

Des chercheurs ont analysé les taux d’exposition prénatale aux retardateurs de flammes (PBDE) en mesurant la concentration dans le sang du cordon ombilical à la naissance. Ils ont ensuite suivi le développement neurologique des enfants, entre 1 et 4 ans puis à l’âge de 6 ans.

Les enfants présentant à la naissance les concentrations en PBDE les plus élevées avaient les résultats les plus bas aux tests de développement physique et mental réalisés entre 1 et 6 ans.

Ces effets sur le développement étaient particulièrement remarquables à l’âge de 4 ans, où les résultats des tests de QI et de niveau verbal ont été réduits de 5,5 à 8 points pour ceux qui avaient eu la plus forte exposition prénatale.

Une étude réalisée en 2013 pour identifier les risques auxquels sont exposées les enfants des caissières (150 000 en France) via les tickets contenant du bisphénol A a identifié quatre types d’effets chez l’enfant à naître, touchant : la glande mammaire (risque accru de cancers), le cerveau (retards dans l’apprentissage), l’appareil reproducteur féminin (kystes ovariens et perturbation du cycle menstruel) et le métabolisme (obésité, cholestérol).

Le xylène, un autre dérivé du benzène, très abondamment utilisé (450 000 tonnes par an aux USA seulement) dans les  industries de l’impression, du caoutchouc, du cuir, pour produire des phtalates, est également utilisé pour le nettoyage, comme pesticide, comme diluant pour la peinture ainsi que dans la peinture et les vernis. Il est présent en petites quantités dans les carburants pour l’aviation ainsi que dans l’essence. Les rejets par pays dans l’environnement se comptent par milliers de tonnes par an.

Les études sur des animaux montrent que des concentrations de xylène élevées entraînent une augmentation du nombre d’animaux morts-nés, ainsi que des retards de croissance et de développement. Dans beaucoup de cas, ces mêmes concentrations ont également des effets négatifs sur la santé des mères. L’effet d’expositions de la mère à de faibles concentrations de xylène sur le fœtus n’est pas connu à l’heure actuelle. Des études observent des altérations de cerveau et de la mémorisation.

Le xylène est toutefois utilisé en médecine. Il entre dans la composition de gouttes auriculaires utilisées pour ramollir les bouchons de cérumen.

Fertilité

Les adolescents qui se mettent des laques sur les cheveux voient leur nombre de spermatozoïdes chuter.

Une équipe de chercheurs de l’INSERM dirigée  par le Professeur René Habert a en effet démontré expérimentalement que les phtalates étaient délétères pour la mise en place du potentiel reproducteur masculin dans l’espèce humaine.

D’autres études ont démontré que l’exposition des testicules de l’homme adulte aux phtalates, au bisphénol A, aux parabènes ou aux éthers de glycol, entraîne une inhibition de la production de la testostérone et peuvent être responsables de la réduction des testicules chez l’adulte.

Il existe plusieurs familles d’éthers de glycols, pour la plupart reprotoxiques. Ils affectent la fertilité et masculine et féminine.

Mais ils sont aussi génotoxiques, facteurs de malformations, toxiques sur les cellules de la moëlle osseuse. Des observations les corrèlent à des cancers de l’estomac, du testicule, de leucémies myéloïdes, mais leur carcinogénicité n’est pas prouvée. Ils 10 d’entre eux sont l’objet de mesures          de restriction d’utilisation en Europe, mais les études en France montre qu’ils sont présents dans les dosages urinaires.

Une étude parue en décembre 2012  illustre le lien entre perturbateurs endocriniens sur la fertilité.

Cette étude et menée sur plus de 26 600 hommes a montré un déclin significatif de la concentration en spermatozoïdes du sperme et de sa qualité entre 1989 et 2005 en France.

Les résultats de cette étude ont révélé qu’en 17 ans, la concentration du sperme (millions de spermatozoïdes par millilitre de sperme) a diminué de 32,2 % et de manière continue, soit de 1,9 % par an.

Ainsi, pour un homme de 35 ans, le nombre de spermatozoïdes est passé de 73,6 millions/ml à 49,9 millions/ml en moyenne.

A ce rythme là – qui s’accélère, puisque pendant les 70 ans précédents, les pertes n’étaient que de 1% par an -, que restera-t-il de la capacité humaine à engendrer des descendants à la fin de ce siècle ??

De plus, les spermatozoïdes survivants sont pour un tiers malformés puisque l’étude a montré une réduction de 33,4 % de la proportion des spermatozoïdes de forme normale en 17 ans.

Ces résultats seraient en fait sous-estimés car la population étudiée aurait a priori tendance à moins fumer un facteur connu pour nuire fortement à la qualité du sperme.

Pour les auteurs de l’étude, un lien avec les perturbateurs endocriniens est fortement envisagé.

Surpoids, diabète

Des chercheurs ont mesuré le taux de BPA (bisphénol A) dans les urines de 2 838 enfants âgés de 6 ans à 19 ans et ont ensuite relevé leur poids.

Résultats : parmi les enfants ayant le taux de BPA le plus élevé, environ 22% étaient obèses contre seulement 10% chez ceux qui présentaient les niveaux les plus faibles.

En d’autres termes, cela signifie que les enfants les plus exposés au BPA ont 2 fois plus de risque d’être obèses que les moins exposés.

Cancers

L’incidence des cancers est fortement à la hausse. Entre 2005 et 2010 on compte 20% de Français en plus sous chimiothérapie.

La fréquence du cancer du sein s’est élevée en 25 ans en France de 40%.

Or de très nombreux oestrogènes-like sont en circulation : bisphénol A, phtalates, parabènes, 4MBC… auxquels s’ajoutent les oestrogènes excrétés par les animaux, présents en quantité dans le lait de vache (qui ne peuvent produire du lait sans des taux élevés d’hormones), excrétés par les humains preneurs   de pilule ou de traitements substitutifs…

Pesticides organochlorés et dioxines augmentent les risques  de cancer du sein, mais pas seulement.

Une étude a regardé de plus près la relation entre exposition aux émissions atmosphériques de dioxines des usines par les usines d’incinération d’ordures ménagères. Cette étude portant sur environ 135 000 cas de cancers observés dans le Haut-Rhin, le Bas-Rhin, l’Isère et le Tarn entre 1990-1999 a mis en évidence des relations significatives entre l’exposition aux émissions atmosphériques des usines d’incinération d’ordures ménagères et l’incidence de plusieurs cancers.

Une relation statistique significative a été mise en évidence chez la femme entre l’exposition aux incinérateurs et l’incidence des cancers toutes localisations réunies, du cancer du sein et des lymphomes malins non hodgkiniens.

Un lien significatif a été également retrouvé pour les lymphomes malins non hodgkiniens chez les deux sexes confondus et pour les myélomes multiples chez l’homme uniquement.

Les enfants qui habitent dans le voisinage de stations d’essence font plus de leucémies. L’essence en France contient encore 1% de benzène, un reprotoxique, démontré facteur de leucémies. On trouve de très nombreux dérivés benzéniques un peu partout : dans les désodorisants,                que l’on nous impose maintenant presque partout  dans les toilettes, taxis, parkings, hôtels, dans les parfums, dans les aromes artificiels y compris diffusés dans l’atmosphère pour des raisons de « neuromarketing » – fausse odeur de café pour inciter à acheter des machines à café, « ambiance olfactive », dans les marqueurs (xylène), le polystyrène…

Le benzène et certains de ses dérivés s’insèrent dans nos gènes et entraînent des erreurs de réplication ainsi que des aberrations chromosomiques. Ils sont génotoxiques et carcinogènes. Les cellules de la moelle osseuse y sont particulièrement sensibles, mais ils peuvent aussi affecter la fertilité, engendrer des malformations, augmenter les allergies…

Les phtalates conduisent à des tumeurs hépatocellulaires dans les modèles animaux, et à des tumeurs du testicule après exposition en continu.

Une étude menée auprès de 1 100 petites filles âgées entre 6 et 8 ans, a montré que les phtalates seraient responsables de puberté précoce. Or ce phénomène qui est aussi en croissance exponentielle entraîne une exposition plus précoce et plus longue aux oestrogènes, principaux promoteurs du cancer du sein.

Une étude de 2010 menée auprès de 221 femmes mexicaines, a permis de constater que les taux de phtalates étaient plus élevés dans les urines des femmes atteintes d’un cancer du sein que chez le groupe témoin.

Par ailleurs le rôle du chlordécone dans l’augmentation importante des cancers de la prostate aux Antilles est maintenant incontestable, mais son exposition se révèle aussi associée à une élévation des risques de myélome multiple.

Mais bien d’autres pesticides contenant des perturbateurs endocriniens sont incriminés. Par exemple le lindane, un promoteur des tumeurs, qui bien qu’interdit depuis 2007 en Europe (mais toujours pas aux USA), est encore retrouvé, y compris dans le placenta de 28% des femmes enceintes aux Canaries, pourtant éloignées de toute industrie.

Les perturbateurs endocriniens favorisent les cancers hormono-dépendants, par des mécanismes qui s’amplifient les uns les autres :

promotion hormonale par des effets oestrogènes-like ou testostérone-like
augmentation du nombre des récepteurs aux hormones
effets prolifératifs indépendants des hormones
effets pro-inflammatoires qui participent à tous les stades des cancers (initiation, promotion, invasivité, angiogénèse, métastases)
altération de la perméabilité digestive qui favorise l’inflammation et le surpoids
augmentation du surpoids et du diabète, aussi associés à une montée de l’inflammation, de la promotion (en particulier par la production dans le tissu adipeux d’oestrogènes grâce à l’aromatase) et à des incidences plus élevées de cancer
affaiblissement des défenses immunitaires, le premier front de défense contre les cellules cancéreuses, cet affaiblissement étant plus marqué dans le diabète.

Conclusion : de par leur nombre, leur présence dans tous les milieux, même les plus reculés, comme l’Arctique ou la forêt Amazonienne, leur présence dans tous les corps humains, leur caractère persistant, leur stockage dans notre tissu adipeux, les effets cocktail, leurs graves répercussions sur tous pratiquement tous les systèmes (infertilité, malformations, intolérances alimentaires, allergies, inflammation, surpoids, diabète, cancers…), leur modification de l’expression des gènes, le caractère transmissible des dégâts sur l’ADN de génération en génération – donc l’altération du patrimoine génétique de l’humanité (et des animaux) les perturbateurs endocriniens représentent   une menace sanitaire bien supérieure au tabac ou à l’amiante.

Il faut bien regarder la réalité en face : la survie de nombreuses espèces : insectes, poissons, batraciens, mammifères marins comme les phoques ou les ours polaires, mammifères terrestres et les humains voient tout simplement leur survie menacée par ces considérables perturbations sur la reproduction et la santé à court comme à long terme.

Pour en savoir plus :

Stéphane Horel, 2 documentaires présents sur YouTube : « La Grande Invasion » et « Endoc(t)rinement« 

www.franceculture.fr/oeuvre-toxique-planete-le-scandale-invisible-des-maladies-chroniques-de-andre-cicolella

Marine Jobert et François Veilllerette, Perturbarteurs endocriniens, la menace invisible, 2015

Anne-Corinne Zimmer, Polluants chimiques, enfants en danger, 2007

André Cicolella, Toxique Planète. Le Scandale invisible des maladies chroniques, 2013

Théo Colborn, L’homme en voie de disparition, 1998

Les perturbateurs endocriniens : un enjeu de santé publique pour le XXIème siècle www.appanpc.fr/_docs/7/fckeditor/file/Revues/AirPur/Airpur_79_Duval.pdf

Le rapport EXPPERT (Générations Futures) www.generations-futures.fr/2011generations/wp-content/uploads/2014/04/rapport_exppert_3.pdf

Les facteurs environnementaux dans l’émergence de l’autisme www.autisme.qc.ca/tsa/recherche/etiologie/les-facteurs-environnementaux.html

Kristen Lyall et al, Maternal lifestyle and environmental risk factors for autism spectrum disorders, Int J Epidemiol, 2014 Apr, 43 (2) : 443–464

Tolga Ünüvar et al, Foetal and Neonatal Endocrine Disruptors,  J Clin Res Pediatr Endocrinol, 2012, 4 (2) : 51–60

Livre sur l’impact des polluants sur le développement cérébral des enfants : Philippe Grandjean, Only One Chance : How Environmental Pollution Impairs Brain Development and How to Protect the Brains of the Next Generation, 2013

Étude sur les dioxines et les furanes dans le lait maternel en France, ADEME/INVS, 2000

Incinération des ordures ménagères en France : effets sur la santé, INVS, 2009

Perturbateurs endocriniens et risques de cancers, INSERM, 2008

http://fr.wikipedia.org/wiki/Lindane

http://fr.wikipedia.org/wiki/Éther_de_glycol

Que faire pour se protéger des perturbateurs endocriniens ?

Un certains nombre de mesures simples permettent,

 1) non pas de supprimer – malheureusement dans les conditions actuelles, c’est impossible – mais de réduire fortement l’exposition aux perturbateurs endocriniens

2) il existe des pistes pour tenter de se débarrasser d’une partie de ceux que nous avons déjà stockés, en particulier dans notre tissu adipeux

3) quelques outils peuvent contribuer à nous protéger de leurs effets néfastes.

4) Enfin, des mesures de grande envergure, des mesures écologiques et politiques, sont indispensables – et rapidement ! – si l’on veut lutter contre l’envahissement du monde par ces toxiques qui sont non seulement en train d’endommager notre santé, mais le patrimoine génétique des nouvelles générations, avant même leur naissance et la survie de très nombreuses espèces dont nous faisons partie, notre fertilité ayant déjà drastiquement décliné. Chacun peut y contribuer personnellement.

Comment réduire notre exposition aux perturbateurs endocriniens ?

Alimentation

ne jamais acheter de produits gras : huiles, sauces, margarines, plats préparés… ni dans des emballages plastiques, ni dans des conserves ou des cannettes, actuellement systématiquement enduites de plastique.

Cette mesure reste valable malgré l’interdiction en cours d’application du bisphénol A dans les emballages alimentaires car y restent présents de nombreux perturbateurs endocriniens : des bisphénols de B jusqu’à Z, des phtalates, et des substituts sur lesquels on n’a pas de données toxicologiques.

Pour aller plus loin, préférer les boissons en bouteilles de verre qu’en cannettes.

Les fabricants de produits alimentaires doivent se rendre compte que seul le verre est sûr.

pour ce qui est de l’eau en bouteilles plastiques, éviter les PVC estampillés 3 (PVC), 6 (polystyrène), 7 (polycarbonates) sur le fond et choisir plutôt les bouteilles estampillées 4 et 5
ne pas consommer de poissons grands prédateurs comme requin, espadon, mérou…trop pollués, ne pas consommer plus d’une fois par semaine les moyens prédateurs comme le thon et la daurade – la femme enceinte et les petits enfants devraient les éviter, préférer les petits poissons, en particulier gras : hareng, maquereau, sardine, anchois non salés – riches en oméga 3 et moins pollués (sauf quelques sardines d’estuaire régulièrement interdites car trop riches en PCB).

La consommation de poissons de rivières ne peut pas être recommandée, les plus pollués étant le brochet (grand prédateur), les silures/poissons chats et les anguilles…

ne jamais consommer de foies ou d’abats de bêtes non organiques et leurs dérivés (foie gras, pâtés…)
sauf femme enceinte ou enfant en forte croissance,  réduire sa consommation de viandes à une à deux fois  par semaine
choisir les œufs bio de poules élevées en plein air (ce que l’on peut refaire depuis les contrôles qui ont été opérés sur les émanations des usines d’incinération de déchets)
préférer les autres produits bios (les trois produits non bio les plus riches en perturbateurs endocriniens sont les laitues, les tomates, les concombre).
les agressions thermiques, en particulier au barbecue, peuvent aussi engendrer des perturbateurs endocriniens carcinogènes comme le benzopyrène, il faut éviter le contact avec les braises qui devraient être non pas sous les aliments à cuire, mais à côté (barbecues verticaux) ;  on peut aussi protéger viandes et poissons par du papier sulfurisé – par ailleurs la plancha est moins agressive
certaines poêles adhésives peuvent relarguer des perturbateurs endocriniens
ne pas utiliser les verres en polystyrène (un dérivé benzénique) pour les boissons chaudes.

Médicaments et cosmétiques

ne pas acheter de cosmétiques contenant des parabènes
éviter les médicaments gastro-résistants ainsi aussi ceux qui contiennent des parabènes
refuser les médicaments contenant du toluène – aussi reprotoxique -, en particulier plusieurs présentations courantes en France de vitamine D
ne pas utiliser les crèmes et huiles solaires non bio
éviter les parfums qui aujourd’hui quasiment tous de synthèse
de même que la quasi totalité des produits utilisés par les coiffeurs, excepté la petite minorité – mais croissante – de coiffeurs bio
même chose dans les ongleries. L’acétone qui sert à dissoudre les vernis à ongles est un dérivé benzénique
remplacer les serviettes hygiéniques polluées par des serviettes ou tampons bio, une coupe menstruelle

Un article sur les alternatives : www.wedemain.fr/Dioxine-et-pesticides-dans-les-tampons-5-alternatives-ecolo_a1019.html

Vêtements

préférer les vêtements bio, et toujours laver au moins une fois les vêtements neufs avant de les porter, afin d’éliminer une partie des retardateurs de flamme et autres polluants
utiliser des poudres bio pour laver les vêtements

Logements, produits ménagers, d’entretien, désodorisants

préférer les logements anciens aux logements neufs

et autant que possible entourés de nature, loin des usines et des autoroutes

réduire au maximum les contreplaqués et moquettes, tissus, qui contiennent des retardateurs de flamme et émettent des poussières, les poussières étant des concentrateurs de perturbateurs endocriniens qui sont ainsi inhalés 

s’il y a une moquette la nettoyer une fois par mois à la vapeur, sinon passer un aspirateur à filtre qui ne relargue pas les poussières
utiliser des matériaux d’ameublement et de décoration bio, y compris surtout les peintures
aérer au maximum à la belle saison, assurer une bonne ventilation l’hiver
veiller à changer régulièrement les filtres des systèmes d’aération
la combustion du bois émettant beaucoup de perturbateurs endocriniens, la cheminée doit être fermée par une vitre étanche
choisir des produits d’entretien bio, de nombreux produits vendus dans la grande distribution contenant des perturbateurs endocriniens
ne pas utiliser d’insecticides chimiques
bien rincer les vaisselles pour éliminer les traces de détergents
ne pas utiliser de désodorisants chimiques qui contiennent des dérivés benzéniques ; on peut très bien les remplacer par des huiles essentielles

exiger des pompes à essence un bouchon hermétique qui empêche d’inhaler les vapeurs d’essence car elles contiennent encore en France 1% de benzène, qui est génotoxique et augmente les risques de leucémies.
les gaz d’échappement contiennent outre des particules toxiques, des perturbateurs endocriniens, il faut faire vérifier deux fois par an l’encrassement des filtres de cabine
les véhicules diesel sont les plus toxiques
préférer des voitures d’occasion, au moins vieilles de 6 mois, qui ont relargué une grande partie de leurs toxiques

Travail

se renseigner auprès de la Médecine du Travail sur la présence ou non de perturbateurs endocriniens sur son lieu de travail et obtenir la qualité d’aération et de protection adaptée.

Peut on réduire le stockage, éliminer, détoxifier ?

La première protection est de ne pas avoir trop de masse grasse puisque quasiment tous ces perturbateurs endocriniens sont solubles dans les graisses (« liposolubles ») et que le tissu adipeux les piège.

Plus on a de tissu adipeux, plus on stocke de perturbateurs endocriniens, et on sait maintenant que ceux ci contribuent à l’apparition et l’aggravation et du surpoids et du diabète.

Le problème est qu’outre les effets négatifs, par exemple pro-inflammatoires locaux et du corps entier (« systémiques ») de ces perturbateurs endocriniens, ils sont relargués lorsque les graisses le sont par la lipolyse. Au cours d’un stress ou d’un amaigrissement, ils passent dans le sang et peuvent produire des dégâts sur l’ensemble des organes.

Lorsque l’on est stressé ou que l’on perd du poids, il est donc important de tenir compte des risques toxiques. La constatation chaque année de décès par milliers d’oiseaux migrateurs – des nuages d’oiseaux s’abattant morts au sol comme une véritable pluie – est expliquée par ce phénomène. Ils se gavent de graisses avant la migration. Ils brûlent ces graisses qui leur fournit l’énergie du vol, mais en les brûlant,les pesticides et autres polluants, le plus souvent des perturbateurs endocriniens sont relargués et ils peuvent mourir d’une hépatite toxique.

Peut-on mobiliser, neutraliser et éliminer ces toxiques ?

Faire du sport régulièrement, augmente la circulation, et à partir d’une certaine intensité et durée d’efforts, brûle du tissu adipeux et permet le relargage de ces toxiques.

Par contre il est important, que ce soit par le sport ou via un amaigrissement, de s’en protéger.

On peut le faire par la prise de taurine. La taurine est utilisée pour « conjuguer » et le cholestérol et les toxiques liposolubles et les évacuer par les voies biliaires via le tube digestif et les selles.

Mais ces toxiques – comme le cholestérol d’ailleurs – risquent d’être réabsorbées dans le tube digestif avant d’atteindre le rectum si on ne consomme pas assez de fibres.

Il y a donc une synergie protectrice entre la prise de taurine et la consommation de végétaux : crudités, légumes secs, oléagineux, pains semi complets (mieux au levain), céréales (mieux sans gluten), fruits… La pomme par exemple qui contient de la pectine a été démontrée capable d’améliorer l’élimination de polluants.

Consommer une dominante végétale (mieux bio), par rapport aux produits animaux a un triple avantage : moins d’apports en perturbateurs endocriniens, une meilleure élimination, mais aussi l’apport simultané de nombreux protecteurs : antioxydants, stimulants de la détoxification (en particulier dans les alliacés et les crucifères – qui contiennent du sulforaphane), anti-inflammatoires, stimulants de la réparation de l’ADN.

Etant donné qu’on est quotidiennement « supplémentés » en polluants via l’air, l’eau, les aliments, leurs emballages, la cuisson, les transports, les logements, le travail, et même les loisirs… il serait de bonne guerre, maintenant que cela existe, de faire des cures de détoxification.

Le complexe Physiomance Détox (Thérascience), contient une synergie de principes éliminateurs et neutralisateurs, comme la taurine et le sulforaphane. Le nombre de cures peut aller d’une fois par an pour les personnes vivant dans les environnements les plus sains, à une fois par mois pour celles qui le plus exposées à des polluants.

Associer à cette cure :

suppression des produits industriels
au moins 1,5 l d’eau minéralisée, de thé vert, d’infusions comme hibiscus ou roïbos, de jus de grenade, myrtille, cassis ou de smoothies par jour
2 heures d’activités physiques intenses
si possible une séance de sauna
des massages palper-rouler et/ou des drainages lymphatiques
125 mg de vitamine C à croquer (non effervescente), toutes les heures.

Pouvons nous nous protéger et nous réparer ?

L’impact des perturbateurs endocriniens sur les organes de la reproduction, le cerveau, le poids, les risques de cancers, peut être réduit, au-delà de la réduction des expositions et de la neutralisation et de l’élimination des polluants, par

une meilleure alimentation, plus végétale et bio
des modes de cuisson non agressifs
l’utilisation d’ »aliments-plus »,  contenant beaucoup de principes actifs antioxydants, anti-inflammatoires, détoxifiants comme :

le curcuma, l’origan, l’ail, l’oignon, le clou de girofle
le thé vert matcha
les jus et smoothies de fruits rouges et noirs

des complexes antioxydants comme Antiox 200 (Synergia) ou Aodyn (Bionutrics/Métagenics)

des complexes de polyphénols comme Antiox F4 (Synergia), Flavodyn (Bionutrics/Métagenics) ou Physiomance Grenade (Thérascience)
des compléments de curcuma sans pipérine comme Biocurcumax (Anastore)
des cures de stimulants de réparation de l’ADN comme Physiomance DNAir (Thérascience) associés à 125 mg de vitamine C toutes les heures et du nicotinamide (Nicobion 500).

4) Ecologie, politique

Il est vital que l’air, l’eau, les aliments, les vêtements, les logements, les transports, les lieux de travail, les jouets, les loisirs, les cosmétiques, les lieux de travail soient assainis au maximum si nous voulons conserver et la santé, et une avenir en tant qu’espèce…

En achetant plus propre, déjà nous impactons les distributeurs et les fabricants, ainsi que l’environnement lui-même.

Au delà de cela je vous invite à soutenir les associations qui luttent pour cette cause essentielle comme Générations Futures.

Vous pouvez aussi vous joindre à des pétitions qui circulent sur ce sujet, par exemple sur www.change.org ou sur www.no2hormonedisruptingchemicals.org/fr (« Dites non aux perturbateurs endocriniens » qui s’adresse à la Commission Européenne).

Il est d’autant plus important de faire entendre notre voix maintenant que la conseillère scientifique du président de la Commission a bloqué le processus visant à protéger  les citoyens des perturbateurs endocriniens sous la pression des lobbys. La Suède a porté plainte.

Pour en savoir plus :

Petits guides verts de L’Association Santé Environnement France  www.asef-asso.fr/telecharger-nos-guides

www.natura-sciences.com/sante/limiter-perturbateurs-endocriniens672.html

www.disruptingfood.info

www.generations-futures.fr

Réseau européen d’action contre les pesticides : www.pan-europe.info

www.ecohabitation.com/actualite/nouvelles/retardateurs-flamme-nocifs-inutiles-presents-partout

www.mieux-vivre-autrement.com/perturbateurs-endocriniens-508-millions-deuropeens-sacrifies-aux-lobbies.html

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Le Dr Jean-Paul CURTAY, de renommée internationale, est un des pionniers de la nutrithérapie. Il a créé en France la première consultation dans cette discipline médicale nouvelle.