Pourquoi les médicaments sérotoninergiques sont-ils dangereux ?

Les psychotropes sérotoninergiques médicamenteux – utilisés larga manu (c’est un des « blockbuster » de Big Pharma), doivent être évités pour plusieurs raisons. 

          Ce sont

la fluoxétine (Prozac
la paroxétine (Deroxat, Divarius, Paxil) ;
la sertraline (Zoloft) ;
le citalopram (Seropram,Celexa) ;
l’oxalate d’escitalopram (Seroplex, Cipralex) ;
la dapoxétine (Priligy) ;le maléate de fluvoxamine (Floxyfral).

Première raison : plusieurs méta-analyses ne leur trouve pas d’efficacité et la plus vaste méta-analyse réalisée par la FDA (Food and Drug Administration) sur 35 études, conclut à un effet faible.

Deuxième raison : on enregistre un vaste éventail d’effets secondaires négatifs et pour certains mortels :

* alcoolisme : le professeur David Healy soutient que cette classe de médicament induit l’alcoolisme confirmant ainsi une étude de l’Université de Yale parue en novembre 1994 ;
* libido et la sexualité : anorgasmie, diminution de la libido, troubles de l’érection

* malformations : chez la femme enceinte, la paroxétine est associée à certaines malformations cardiaques. Il existe un risque possible de troubles comportementaux chez l’enfant de la mère exposée, dont des comportements de types autistiques. Ce risque, non confirmé, serait toutefois faible.

* virage maniaque (manie ou hypomanie)
* dépendance (cela est particulièrement important avec la paroxétine) lors de l’arrêt symptômes de sevrage.

* levée d’inhibition : idées suicidaires et passages à l’acte surtout chez l’enfant et l’adolescent, ce risque a entraîne une mise en garde de la Haute Autorité de Santé

Une analyse de la FDA reprenant des essais cliniques sur des enfants avec un état dépressif majeur trouve une augmentation statistiquement significative des risques de « idées suicidaires  et comportement suicidaire » d’environ 80 % et d’agitation et d’hostilité de 130 %.

Autrement dit les psychotropes sérotoninergiques peuvent paradoxalement aggraver des dysfonctions : alcoolisme, agitation, passages à l’acte, suicides !!

Comment une telle chose est-elle possible ?

Pour le comprendre, il faut décrire leur mode d’action.

Un neurone sérotoninergique, grâce à l’intégration de milliers de messages (c’est la façon par laquelle le cerveau agit) va libérer dans la fente terminale, appelée synapse, le neurotransmetteur, qui va aller se fixer sur un récepteur à la surface du neurone d’en face. Une fois le message délivré, la sérotonine est recaptée par le neurone émetteur.

Or, les psychotropes sérotoninergiques sont des inhibiteurs spécifiques de la recapture de la sérotonine ou ISRS.

Ceci veut dire qu’au lieu de suivre la physiologie normale des neurones, la sérotonine est forcée par le médicament à rester dans la synapse et à continuer à agir quelle que soit la vie psychique du patient.

Le problème est triple.

D’abord cela supprime l’adaptation et la possibilité d’évolution du patient puisque c’est une intervention chimique qui remplace les stimuli normaux.

Ensuite la rémanence de la sérotonine dans la fente empêche le recyclage et appauvrit encore le neurone en sérotonine, et ceci d’autant plus que les patients avait déjà des raisons génétiques et/ou nutritionnelles de produire moins de sérotonine (manque de passage du tryptophane dans le cerveau, déficits quasi systématiques en vitamines B6 et magnésium pour produire la sérotonine, défauts de transporteurs).

Or, on ne leur donne pas les moyens de restaurer la capacité du neurone à en fabriquer.

Et pire, ces patients qui ont déjà souvent aussi un défaut génétique de récepteurs, les voient encore plus réprimés par la présence permanente de sérotonine. En effet, le cerveau module l’action des neurotransmetteurs en réprimant les récepteurs en cas d’excès dans la synapse !!

Voilà comment on aboutit à de tels effets paradoxaux, des médicaments supposés sérotoninergiques, qui vont augmenter les risques de dépendances, de passage à l’acte, y compris de suicides.

Et cela ne touche pas que les enfants et les adolescents.

Tout au début de ma carrière de médecin consultant, une psychothérapeute avec laquelle j’avais fait une émission de radio, m’a envoyé la fille du patron d’un grand laboratoire pharmaceutique français.

Celle ci ayant une dysfonction sérotoninergique caricaturale, je lui ai prescrit le protocole de nutrithérapie : magnésium, vitamines B, nicotinamide. Et pendant plusieurs années, avec l’aide de la psychothérapeute qui la suivait, elle a été beaucoup mieux.

Un jour celle-ci m’appelle. Elle s’était tiré une balle de revolver dans sa baignoire !

La semaine qui précédait, sa sœur psychiatre, ayant vu ce qu’elle prenait lui a dit que « c’était des conneries » et lui a fait prendre un ISRS.

Les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine utilisés en phytothérapie comme le millepertuis ont les mêmes inconvénients.

De plus le millepertuis est photo-sensibilisant et accélère le catabolisme de nombreux médicaments, ce qui peut fortement réduire leur efficacité.

Et contrairement à ce qui est proposé par de nombreux laboratoires de compléments, il n’est absolument pas recommandable de prendre ni du tryptophane, ni des protéines riches en tryptophane, et encore moins la forme hydroxylée appelée 5HTP, y compris sous forme de Griffonia.

Dans ce cas, les problèmes sont différents.

D’abord, les lactosérum riches en tryptophane contiennent beaucoup plus de compétiteurs que de tryptophane. Ils ne peuvent donc pas être efficaces.

La seule façon pour le tryptophane d’être efficace est d’être pris seul, sans aucun compétiteur ni dans le complément, ni dans l’estomac, c’est-à-dire à jeun, et à forte dose, pour qu’il puisse passer dans le cerveau.

Mais dans ce cas, on ne peut empêcher que le tryptophane aille dans les cellules du tube digestif où une population particulière de cellules les cellules dites argentaffines, fabriquer immédiatement de la sérotonine. 

Or, la sérotonine ne peut pas passer dans le cerveau.

Où va-t-elle ?

Elle est captée par les plaquettes sanguines qui s’en gorgent.

Que fait la sérotonine dans les plaquettes ?

Les plaquettes sont présentes pour nous empêcher de mourir d’hémorragie. Donc en cas de coupure d’artère mais déjà au niveau cellulaire de simple érosion de la paroi artérielle, les plaquettes s’y collent, sécrètent la sérotonine, qui comme son nom l’indique « séro-tonine », crée une vasoconstriction puissante, pour empêcher l’hémorragie, recrute d’autres plaquettes qui viennent produire un bouchon (« thombus »).

Lorsque l’on prend ainsi du tryptophane, on transforme les plaquettes en bombes à retardement.

Car les érosions des parois artérielles sont quotidiennes. On les démontre même chez les fœtus morts nés. Par exemple au niveau des bifurcations des artères comme la carotide, où les flux sanguins sont perturbés, comme l’eau qui fait des tourbillons sur l‘étrave d’un pont. Comme par hasard, c’est au niveau de ces bifurcations de la carotide ou de l’artère rénale que la plupart des gens font leurs lésions athéromateuses les plus sévères.

Par ailleurs en dehors de l’épaississement des parois artérielles produites par ces collages de plaquettes, le risque est celui de bouchons qui migrent, c’est ce qu’on appelle un accident thromboembolique, le mécanisme le plus fréquent d’accident vasculaire cérébral.

La pollution, des intolérances alimentaires et inflammations variées et diverses peuvent aussi agresser les parois artérielles er provoquer ainsi de violentes vasoconstrictions. C’est la raison des migraines.

Autrement dit prendre du tryptophane a très peu de chances de remonter la sérotonine cérébrale et est un facteur majeur de risque de migraines et d’accidents cardiovasculaires.

De ce fait les compléments en tryptophane devraient être interdits.

Pire, la forme pré-hydroxylée du tryptophane ou 5HTP, si elle entre un peu dans le cerveau, cumule en plus la possibilité d’entrer dans les circuits neuronaux non sérotoninergiques et d’y produire des faux neurotransmetteurs, c’est-à-dire que des neurones par exemple dopaminergiques vont sécréter de la sérotonine au lieu de sécréter de la dopamine ! Car ce qui permet l’entrée du bon précurseur dans le bon circuit est la présence de l’hydroxylase spécifique.

Si cette étape est court-circuitée, ce mécanisme de sélection protectrice est supprimé.

Il est essentiel de connaître les alternatives aux médicaments, plantes et compléments sérotoninergiques dangereux. Je vous propose de le voir ensemble dans le prochain article.

 

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Le Dr Jean-Paul CURTAY, de renommée internationale, est un des pionniers de la nutrithérapie. Il a créé en France la première consultation dans cette discipline médicale nouvelle.