21 Nov 2018

Si l’on regarde les données concernant les épidémies de grippe aux États-Unis et en France de 1972 à 2008, on voit que le pic de l’épidémie est intervenu une fois en novembre, 4 fois en décembre, 5 fois en janvier, 12 fois en février et 4 fois en mars. En revanche, dans l’hémisphère Sud, elle se manifeste d’avril à septembre. Difficile d’y voir un hasard !

Le froid ? Pas seulement

On attribue souvent au froid la survenue de la grippe. La chute des températures joue en effet un rôle car elle peut stimuler la réplication des virus dans les cavités nasales. Et surtout, elle agit indirectement en nous incitant à rester plus souvent confiné, donc à respirer moins d’oxygène, ce qui affaiblit le système immunitaire. Pourtant la grippe ne sévit pas toujours au moment le plus froid de l’hiver, loin de là.

Ce n’est qu’au début des années 2000 que les chercheurs ont vraiment commencé à percer le mystère de la grippe en hiver. En 2006, des chercheurs spécialistes des UV ont émis l’hypothèse que l’apparition de la grippe est inversement proportionnelle aux taux de vitamine D circulant dans le sang. Cette vitamine n’a en effet qu’une seule source significative : la synthèse dans la peau via l’exposition aux rayons UVB du soleil d’une longueur spécifique (entre 290 et 313 nm), des conditions qu’on ne retrouve dans l’hémisphère nord qu’entre avril et septembre et entre septembre et avril dans l’hémisphère sud5. Pour étayer leur hypothèse, les chercheurs ont inoculé des souches atténuées de virus de la grippe à des volontaires à des moments distincts dans l’année : les infections étaient plus fortes et plus fréquentes chez les volontaires qui avaient les taux de vitamine D les plus bas, en hiver.

En hiver, vous manquez de vitamine D !

La vitamine D, qui était jusqu’alors surtout connue pour son rôle dans le maintien de l’os, jouerait un rôle important dans le fonctionnement normal du système immunitaire et nous protègerait des infections6. Restait alors à vérifier si cette hypothèse n’était pas un simple hasard. En 2010, des chercheurs japonais parvinrent à réunir des fonds pour mettre en place une étude à même de vérifier cette hypothèse. L’équipe avait recruté 334 écoliers qui avaient été assignés à recevoir  soit 200 UI de vitamine D par jour (les apports conseillés en France) soit 1200 UI de vitamine D par jour, une dose qu’on peut obtenir en s’exposant faiblement à un soleil d’été. Résultat : par rapport aux écoliers qui ont reçu 200 UI, ceux qui ont reçu 1200 UI ont vu leur risque d’attraper la grippe diminuer de 64%7.

Il reste une question : si la faiblesse du système immunitaire s’explique par le manque de vitamine D, pourquoi la grippe saisonnière frappe-t-elle à une semaine en particulier et pas une autre ? Et pourquoi pas pendant tout l’hiver ?

Le rôle insoupçonné de l’humidité

Comment savoir quel facteur ou tel autre influence la survenue de la grippe ? Pour essayer de le savoir, les chercheurs ont recueilli des données issues des études de population et des réseaux de surveillance des épidémies pour rechercher une association entre les cartes de l’épidémie du virus et le ou les paramètres recherchés (par exemple le taux de vitamine D dans le sang). Puis ils ont établi un modèle statistique (mathématique) qui tenait compte des variables connues et ont ajusté ce modèle selon leur hypothèse. Ensuite, ils ont comparé le modèle obtenu avec ce qui se passe dans la réalité.

Ils ont ainsi découvert un autre paramètre qui explique à quel moment précis de l’hiver la grippe fait son apparition. Ce paramètre c’est l’humidité absolue dans l’air.

Chaque année, dans les 20 à 10 jours qui précèdent l’apparition de la grippe, l’humidité dans l’air chute fortement. Ces conditions de faible humidité seraient propices à la survie et à la propagation massive du virus8.

Légende : D’après Shaman J, Pitzer VE, Viboud C, Grenfell BT, Lipsitch M. Absolute humidity and the seasonal onset of influenza in the continental United States. PLoS Biol. 2010 Feb 23;8(2):e1000316.

Les variations de l’humidité permettent la propagation du virus et il se trouve que ces variationt sont, en France, plus marquées en hiver.

Quand l’humidité chute, les particules d’eau sont plus fines, ce qui permet au virus de rester vivant en suspension pendant plus longtemps. La contamination étant facilitée ensuite par le manque de vitamine D, chronique en hiver, qui affaiblit les défenses immunitaires et peut-être la scolarisation des enfants qui aiderait à la propagation du virus.

Notons que la grippe en hiver est aussi favorisée par d’autres facteurs :  

⁃  utilisation accrue de notre énergie pour nous adapter aux conditions climatiques plus rigoureuses ;

⁃   davantage de temps passé en collectivité à l’intérieur des bâtiments ;

⁃  baisse de l’exposition aux rayons ultraviolets qui ont des propriétés désinfectantes ;

⁃  réduction des apports en oxygène ;

⁃  et diminution de consommation de fruits et légumes à cette période, protecteurs de l’immunité.

La supplémentation en vitamine D fait donc partie des stratégies de tout premier plan pour se protéger de la grippe. C’est encore plus important l’hiver pendant lequel il n’y a plus d’UVB nécessaires pour la fabriquer et pour lespersonnes âgées qui s’exposent peu au soleil et dont la peau fabrique moins de vitamine D sous l’exposition solaire. Il est également possible de créer chez soi un air plus sain à l’aide d’un humidificateur d’air qui réduira le développement du virus à la maison ou dans les institutions.

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Le Dr Jean-Paul CURTAY, de renommée internationale, est un des pionniers de la nutrithérapie. Il a créé en France la première consultation dans cette discipline médicale nouvelle.